À Rouen, la maison de 1915, détruite, sera bien reconstruite près de l'hôtel de luxe. Alors qu'un amas de pierres a remplacé la maison de 1915, près de la Tour Jeanne d'Arc, à Rouen, l'adjointe à l'urbanisme confirme que l'habitation sera bien reconstruite.
La maison de style néo-gothique, que d’aucuns voient plutôt sous un angle art déco et qui ressemble désormais à un amas de gravats, rue du Donjon, à Rouen (Seine-Maritime), sera bien « reconstruite à l’identique », confirme à Normandie-actu, Christine Rambaud, adjointe au maire de Rouen, chargée de l’urbanisme.
Depuis quelques jours, les Rouennais, amoureux du patrimoine, et notamment Les Amis des monuments rouennais, s’inquiétaient du sort réservé à la bâtisse, dans le cadre du projet de construction d’un hôtel de luxe, tout près de la Tour Jeanne d’Arc.
Des éléments sélectionnés et stockés, d’autres reproduits. Cette maison, qui date du début du siècle dernier, s’affaissait par endroits. Il faut souligner qu’elle a notamment été construite avec des parements en plâtre : tous les éléments qui pouvaient être conservés le sont, après avoir été sélectionnés. Ils ont été démontés, répertoriés, et stockés. Toutes les parties en plâtre, notamment, ont été moulées de manière à pouvoir être reproduites, à l’identique », détaille Christine Rambaud.
Les Rouennais, qui étaient attachés à cette maison, faisant partie de l’histoire de la ville, peuvent donc être rassurés : cette habitation ne va pas disparaître du paysage et devrait s’intégrer au sein de l’ensemble hôtelier grand luxe, qui, lui-même, prendra évidemment aussi en compte, le proche voisinage de l’historique Tour Jeanne d’Arc. Les contraintes notifiées dans le permis de construire seront donc respectées, assure la Ville de Rouen.
La grille a été conservée. D’ici quelques mois, la maison va donc renaître de ses gravats à quelques mètres près de l’emplacement où elle se trouvait : et si elle ne sera effectivement pas reconstruite pierre par pierre, ses éléments les plus remarquables, comme des gargouilles par exemple, vont toutefois être réutilisés, après avoir été restaurés quand le besoin se fera sentir. L’architecte chargé du projet a fait les choses dans les règles. « Les grilles ont été conservées », ajoute l’adjointe à la Ville de Rouen. En revanche, le garage, lui, a bel et bien été démoli sans espoir de renaissance.
Décor d’un film et théâtre de l’Histoire. Parmi les nombreux commentaires suscités par l’histoire de cette maison du début du XIXesiècle, la famille de son propriétaire initial mentionnait notamment, qu’au-delà de souvenirs personnels et nostalgiques qu’elle évoquait pour eux, elle avait aussi été le théâtre d’événements plus douloureux : pendant la Seconde Guerre mondiale, elle aurait en effet été « réquisitionnée pour servir de siège à la gestapo ». Mais la maison dite art déco et finalement, plutôt néo-gothique, a également été retenue pour le tournage d’une scène d’un film que les cinéphiles et amoureux de Rouen connaissent : Adieu Poulet, avec Lino Ventura et Patrick Dewaere. La maison va donc pouvoir continuer son histoire d’ici quelques mois et à quelques mètres près…
Regardez, l’extrait d’Adieu Poulet pour lequel la maison a servi de décor :