Aujourd'hui dans cette première rubrique Ciné-nostalgie de l'année 2021 pas de film mais un de mes plus grands fantasmes d'enfant : Le cinébana
Lecteur assidu du journal Spirou je craquais littéralement devant les pubs pour ce projecteur en carton à découper et à monter
Il faut croire hélas, que je n'ai jamais atteint le nombre suffisant de points à découper sur les boites de Banania pour obtenir cette petite merveille.
C'est devenu aujourd'hui un objet convoité par de nombreux collectionneurs tout aussi nostalgiques que moi j'imagine !
Et oui j'étais déjà mordu de cinéma !
Le Cinébana restera toujours pour moi une extraordinaire lanterne magique. Combien de vocations de cinéastes, d'exploitants, de producteurs... lui doit-on ?
"Mettez le masque... Mettez le masque..." voilà ce que nous ordonnait dans la salle du cinéma Le France la voix off du film en 3D Les Yeux de l'enfer à Rouen en 1961.
Cette injonction résonne encore dans ma tête aujourd'hui chaque fois que je mets le pied dehors... et je m'exécute en pensant en rigolant à ce petit navet où chaque séquence d'horreur en relief était annoncée par un "Mettez le masque... mettez le masque" tonitruant et comme un seul homme le public chaussait ses lunettes aux verres rouge et bleu pour assister à des scènes de "cauchemar" ! Mais regardez plutôt la bande annonce :
Les yeux de l'enfer titré aussi The maskfilm d'horreur surréaliste canadien de 1961 produit en 3-D par Warner Bros. Il a été réalisé par Julian Roffman et met en vedette Paul Stevens, Claudette Nevins et Bill Walker. Une curiosité qui à l'époque nous avait beaucoup amusée (au Xème degré) et le Put the mask on now ! qui résonne prend de nos jours un sens très particulier.
vous aussi mettez le masque pour voir cette image en relief !
pour être francs nous n'avions pas eu ce masque (réservé à la sortie en salle en Amérique) mais plus simplement des lunette 3D anaglyphe rouge et bleue
Mettez le masque... Mettez le masque... une ciné-nostalgie très dans l'air du temps !
En 1960 à Rouen je vais voir Le secret du chevalier d'Éon
et je découvre que le réalisateur du film est une femme : Jacqueline Audry !
C'est pour moi une révélation...
Jusqu'ici tous les films que j'avais vu étaient signés par des hommes... Ainsi les femmes pouvaient elles aussi faire des films ? Depuis le nom de Jacqueline Audry est resté gravé dans ma cinéphile personnelle. Aujourd'hui on la redécouvre, en particulier grâce à la ressortie très récente d'Olivia (1951).
Il est grand temps ! Mais il ne faut pas oublier le travail de réhabilitation fait en amont depuis pas mal d'années par le festival de Créteil sous l'impulsion de Jackie Buet.
Grâce au Secret du chevalier d'Éon, 1960 reste pour moi une année importante dans mon apprentissage du cinéma ! Je n'avais pas encore vu La pointe courte (1955) d'Agnès Varda et le long métrage, qui la révélera vraiment au grand public, Cléo de cinq à sept ne sortira que 2 ans plus tard en 1962. Jacqueline Audry avait quant à elle déjà 12 longs métrages à sont actif avec beaucoup d'entrées à la clé !
Pour en savoir plus il faut écouter le podcast sur France Culture : Jacqueline Audry (1908-1977), la disparue du cinéma français
et lire :
Pour découvrir tous les films de ma "ciné-nostalgie" cliquez à droite sur Ciné-nostalgie
Après une longue absence voici le retour de la rubrique Ciné-nostalgie.
Pour ces retrouvailles je vous présente un des films qui m'a le plus marqué lorsque je l'ai découvert (sans doute) à la télévision dans la cultissime émission Le cinéma de minuit sur la 3 présentée par Patrick Brion.
Depuis il est quasiment invisible...
Qui se souvient en effet de Roger Leenhardt et d'Odile Versois (ici dans son premier rôle)
Injustement oublié aujourd'hui, Roger Leenhartd (1903 1985) est considéré comme un des père spirituel de la nouvelle vague. Si Il a réalisé de nombreux documentaires de 1934 à 1977, il n'a signé que deux longs métrages : Les dernières Vacances (1948) et Les rendez-vous de minuit (1961) mais aussi un télé film en 1964 Une fille dans la montagne.
Une œuvre à redécouvrir !
Les dernières vacances m'avait boulversé à l'époque, mais tout ça est bien lointain !
Et puisque nous sommes en pleine Ciné-nostalgie rajoutons en une dose avec ce fameux générique :
Le toute récente disparition de Stanley Donen me permets de me pencher sur un de mes film culte fondateur :
vu dans mon enfance à Tunis lors de sa sortie en 1957 c'est sûrement le film qui m'a marqué le plus profondément.
je découvrais d'un coup :
le monde de la communication (la rédaction d'un journal, la mise ne page, le graphisme)
l'animation mêlée aux prises de vues réelles (le générique, les arrêts sur images, le jeu avec les couleurs...)
l'alchimie de la photographie (cette scène cultissime dans la chambre noire)
mais aussi la comédie musicale, le charme d'Audrey Hepburn, le talent de Fred Astaire tout ça dans un même film, ça fait beaucoup d'un seul coup et depuis je ne m'en suis pas remis... je suis graphiste, réalisateur (de comédies musicales) et je fais aussi de l'animation !
Mais je ne suis pas le seul à être marqué par ce film à en croire l'empreinte qu'il à laissé... pour preuve la note précédente (voir plus bas)
Funny Face ou plus exactement Drôle de frimousse ( je voyais les films en version française à l'époque ) doit figurer en bonne place dans cette rubrique CINÉ-NOSTALGIE
Ma dernière CINE-NOSTALGIE date d'un an exactement !
C'est donc le grand retour de cette rubrique de cinéphilie très... personnelle avec un film de Michel Deville de 1970 L'ours et la Poupée.
Un des plus beaux succès de Brigitte Bardot où elle forme un couple parfait, mais orageux, avec Jean-Pierre Cassel.
J'avoue avoir toujours eu un faible pour Michel Deville aussi je suis d'autant plus heureux aujourd'hui de passer de très agréables moments dans la propriété qui a servit de décor à cette charmante comédie :
Comme vous le voyez l'endroit n'a rien perdu de son charme depuis le tournage en 1969 :
Le tournage de L’ours et la poupée film de Michel Deville (sorti en 1970) a lieu pendant l'été 1969 en Normandie dans une véritable maison, à Saint-Pierre-de-Manneville. Les pièces étant très petites, la chaleur devient vite insupportable pour les acteurs à cause des projecteurs. "Parfois un morceau de plafond se décollait, se souvient Brigitte Bardot, ou un trou apparaissait dans le sol où les tomettes, épuisées de supporter tant de poids, s'affaissaient. Mais il se dégageait tant de charme de cette vieille maison qu'il eût été dommage voire impossible de tourner le film ailleurs. Une salle de montage très précaire était installée dans une ancienne grange ce qui permettait à Michel Deville de visionner au jour le jour les rushes de la veille."
L'année suivant il tournera à Rouen l'un de ses films le plus connu : Raphaël ou le débauché. Michel Deville un réalisateur hélas un peu oublié actuellement qu'il serait grand temps de redécouvrir.
Pour finir, cette bande annonce inattendue de L'ours et la poupée, un vrai petit morceau d'anthologie !
Voilà encore un film qui a marqué ma "cinéphilie" enfantine Pollyanna*. Une production Disney qui reprend l'histoire du roman éponyme écrit par Eléanor H. Poter et publier en 1913 : Une orpheline accueillie par sa tante Polly vient bousculer les habitudes très tranquilles des habitants d'une petite ville des États-Unis. Hayley Mills la fille de l'acteur Anglais John Mills fut propulsée à l'état de star et eu même un Oscar pour ce rôle.
À l'époque les studios Disney alternaient longs-métrages d'animation, films de prises de vues réelles très familiaux, le plus souvent tirés de best sellers de la littérature enfantine interprétés par leurs stars maison et documentaires animaliers aux commentaires très anthropomorphiques. La célèbre firme n'avaient pas encore signé avec Pixar et Lucas...
Bref Pollyanna m'avait séduit avec son côté 1900 et le côté très pétillant de sa vedette.
Pour vous en donner une petite idée voici le bande annonce et un extrait :
Dans cette belle leçon de physique appliquée on peut voir Kevin Corcoran, autre enfant star des studios Disney. Kevin est, la même année, la vedette du clown et l'enfant (Toby Taler, titre anglais)
Dans ce film les studios Disney casent aussi deux acteurs maison : Henry Calvin et Gene Sheldon ayant joué dans la série télévisée Zorro, respectivement le Sergent Garcia et Bernardo. Alors si vous voulez les découvrir enfin dans un autre emploi regardez cet extrait :
Il faut avouer que j'ai été nourri de pas mal de ces films Disney, la preuve cette rubrique où l'on en retrouve d'autres, à vous de les découvrir en l'explorant !
*Petit doute, reste à savoir pourquoi sur certaines affiches on trouve deux L à Pollyanna et d'autres un seul ?
Alors que l'on ne parle que de la sortie et du futur triomphe aux Oscar du Revenant signé Alejandro González Iñárritu:
il est peut être temps de rappeler qu'il s'agit du remake d'un film de Richard C. Sarafian qui m'avait beaucoup plu lors de sa sortie en 1971 :
Le convoi sauvage (Man in the wilderness) avait en effet beaucoup impressionné la critique et le public à l'époque par son souffle épique et sa beauté "sauvage".
Comme le film de Iñárritu le film de Sarafian s’inspire de faits historiques, notamment des expéditions menées dans les années 1820 par le Major Andrew Henry, fondateur de la Rocky Mountain Fur Company, à travers le Nord-Ouest des États-Unis. Lors de l’une de ces expéditions, en août 1823, du côté de Thunder Butte (actuel Nord Dakota), un trappeur nommé Hugh Glass, ancien marin, fut attaqué par un ours et laissé pour mort par ses compagnons. Déchiqueté de la tête aux pieds, Glass trouva la force de survivre, de ramper jusqu’à la rivière voisine, puis de marcher à quatre pattes, et enfin de se dresser pour parcourir, seul et six semaines durant, les quelques 300 kilomètres le séparant de Fort Kiowa, à la confluence de la rivière White et du Missouri. Retrouvant ceux qui l’avaient abandonné, il renonça à la vengeance et reprit son activité de trappeur.
Si Léonardo DiCaprio est la star du Revenant, Richard Harris est celle du Convoi sauvage il y incarne le trappeur nommé dans cette version Zachary Bass.
Le parallele entre les deux film est intéressant d'autant que le film de Richard C Sarafian reste pour beaucoup un chef d'oeuvre méconnu, certes réalisé dans les années 70 et avec beaucoup moins de moyens que le film actuel.
Si Richard Harris n'a pas l'aura de la vedette de Titanic il avait toutefois une forte et talentueuse personnalité qui lui vallu une impressionnante carrière commençant en 1958 pour se terminer en 2002 par Harry Potter et la chambre des secrets, avec au passage quelques belles surprises :
et il chantait aussi... ici son plus grand succès : MacArthur Park
Une fois de plus les cinéphiles ont la mémoire courte ! Ciné nostalgie quand tu nous tiens...